A Londres nous avons pu rencontrer Guillaume Le Nost, Directeur R&D de L-ISA, spin-off issue de L-Acoustics. Installé à deux pas du studio des Beatles, l’entreprise tente de révolutionner l’expérience sonore des concerts.
L-Acoustics : Leader et disrupteur
L-Acoustics, c’est une entreprise française fondée en 1984. Elle est aujourd’hui leader sur la création de système son à destination des professionnels.
Concrètement, les enceintes incurvées que vous pouvez voir dans de nombreux concerts, c’est du Made in France ! (cocorico : tout est produit et assemblé en France !)
Depuis quelques années, l’entreprise tente de révolutionner l’expérience sonore des concerts. Historiquement, le son est distribué à droite et à gauche dans les concerts et il provient de la scène. Cette distribution du son est loin d’être optimale. Chacun a souvent pu constater que l’expérience sonore des concerts n’est pas toujours incroyable. Normal : le son est souvent devenu un élément de second plan. L’aspect visuel étant de plus en plus privilégié pour des spectacles à part entière.
Avec sa technologie L-ISA (Immersive Sound Art), L-Acoustics cherche à renverser la tendance, et nous avons vécu un moment assez incroyable !

Un son hyperréaliste et immersif
Pour améliorer le son dans un espace ouvert comme un stade, on peut jouer sur deux aspects :
1.Créer une sensation d’immersion
Il s’agit de donner la sensation d’être « dans » dans le son. Le son ne vient plus uniquement de la scène,mais est aussi présent sur les côtés et derrière moi. Pour cela, il va notamment falloir multiplier les enceintes autour de moi. Mais pas seulement.
Il faut aussi optimiser la distribution du son à l’aide de logiciels pour créer une véritable expérience. Cela permet d’avoir un son immersif, notamment avec l’exemple ici du concert d’Alt-J:
A gauche la distribution du son habituelle, et à droite celle proposée par L-Isa
2. Créer un son hyperréaliste à l’aide de l’effet de précédence et la qualité sonore
Jouer sur l’effet de précédence permet d’apporter une distribution optimale et cohérente du son. Votre oreille est faite pour entendre le son le plus proche de vous. Lors d’un concert, si vous êtes plus proche de l’enceinte gauche, vous entendrez d’abord l’onde de l’enceinte gauche avant celle de droite. Cela crée un déséquilibre. Il vous faudrait être pile au milieu pour avoir une bonne expérience. Multiplier les enceintes permet de mieux diffuser le son. Un exemple avec le concert Harry Potter : Adelaide Symphony Orchestra.

De plus, si vous êtes à gauche et que votre artiste chante à droite, il est étrange d’entendre le son sortir de l’enceinte à gauche non ? Il faut donc aussi créer un système de tracking. Il permet de tracker les musiciens et artistes dans l’espace pour les diffuser à sa juste place.
L’hyperréalisme passe aussi par la proposition d’une qualité sonore inédite. Elle doit permettre de repérer des détails que nous n’avions pas remarqué sur un morceau après des milliers d’heures d’écoute.
Pour créer une solution unique
Au final, en jouant sur l’hyperréalisme et l’immersion, L-ISA est capable de créer une sensation de proximité unique avec l’artiste. On peut littéralement localiser et entendre les différents artistes sur scène. Cela va même jusqu’à de nouvelles sensations. La sensation d’être à 2 mètres d’eux alors que nous sommes probablement à plusieurs dizaines de mètres.
Nous avons pu écouter un extrait du concert de Bjork. La voix de l’artiste était précisément localisée sur scène (on pouvait la suivre se déplacer sur scène!). Puis les choeurs chantent, et leurs voix nous enveloppent, c’est comme si nous étions au milieu d’elles ! Impressionnant.
Bonne nouvelle : L-ISA trouve son marché
Des artistes comme Aerosmith utiliseront le système dans leurs prochains concerts. Ils y voient une opportunité pour être plus proches de leurs fans. L’enjeu pour L-ISA est important : les artistes early adopters seront les ambassadeurs de demain.
C’est pourtant un système qui nécessite un budget plus important que les installations traditionnelles. Le système doit de plus, s’appareiller avec les éléments visuels du concert pour créer une cohérence. Bonne surprise, le système est accompagné de softwares qui permettent aux ingénieurs du son d’appréhender très facilement le système C’est pourtant un système qui nécessite un budget plus important que les installations traditionnelles. Le système doit de plus, s’appareiller avec les éléments visuels du concert pour créer une cohérence. Bonne surprise, le système est accompagné de softwares qui permettent aux ingénieurs du son d’appréhender très facilement le système
Côté spectateur, les installations sont aussi appréciées. Pourquoi va-t-on voir un concert ? Deux raisons principales : la première c’est pour avoir cette relation de proximité avec un artiste. C’est l’effet : “je vois pour de vrai ma star préférée pendant X temps”. La seconde raison avancée est plus émotionnelle. On veut ressentir une émotion démultipliée envoyant en vrai son artiste favori et partager un moment avec lui. Le système répond parfaitement à ces attentes.
Ou peut-on trouver le système le système L-ISA ?
Dans des spectacles et festivals partout dans le monde. De Tomorrow Land, au Mercury Space à Moscou, en passant par le Coachella en Californie.
En France, le Puy du Fou pour le “Dernier Panache” des charrettes et le festival de Jazz la Villette à Paris.
Vous pourrez aussi probablement bénéficier du son L-ISA si vous allez au concert des artistes suivants : Renaud, Odesza, Lorde, Ennio Moriconne, Christine and the Queen, Childish Gambino, Bon Iver, Alt-J, etc. Vous pourrez trouver la liste actualisée en permanence en cliquant ici.
L’entreprise collabore aussi avec des artistes pour sortir du seul secteur de l’entertainment. Ils ainsi pu collaborer avec Philipe Pareno. Une expérience à la Tate Modern, avec le Centre Culturel du Maroc, ou encore avec Anri Sala.
Next Step : du son L-ISA dans votre maison (enfin, votre très grande maison)
L’entreprise commercialise depuis peu le système “ISLAND”. ISLAND c’est une sorte d’espace d’écoute à la maison de très haute qualité.
Présenté comme un lit rond, on s’y place à l’intérieur. On lance le système à l’aide de bulles de verres. L’expérience commence, et nous voilà à ressentir le son comme si nous étions à la place du chef d’orchestre. L’objectif : créer une passerelle entre le concert et la maison.
Nous avons testé les différentes installations dans le showroom dans lequel nous étions reçu, ISLAND y compris. Nous avons littéralement pris une claque qui laissera pendant longtemps son empreinte sonore…